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1er Salon de l’automobile d’Abidjan Beydoun Abdul Hussein (Pdt du Gipame) présente les enjeux du SAA 2019

 

Beydoun Abdul Hussein promet un Salon de l’automobile d’Abidjan comme cela se fait dans les grandes capitales européennes

Beydoun Abdul Hussein, président du Groupement interprofessionnel automobiles matériels et équipements (Gipame) en Côte d’Ivoire a présenté les enjeux du tout premier Salon automobile d’Abidjan (Saa), le jeudi 13 juin 2019, à Abidjan-Plateau. Il a aussi lancé un appel au gouvernement à appuyer le Gipame à relever le défi de la formalisation de tous les acteurs intervenant dans la filière automobile.

Un salon de l’automobile annoncé à Abidjan, c’est une grande première…

Je suis président du Gipame depuis près de 16 mois (depuis février 2018). C’est un projet (le Salon automobile d’Abidjan, Ndlr) qui existait dans les dossiers. Mais le dossier était handicapé. J’ai remis le dossier sur la bonne voie parce que c’est important pour la Côte d’Ivoire, pour l’économie ivoirienne, pour le peuple ivoirien et également pour les concessionnaires, d’avoir un mode de business B to C qui n’existait pas. Il se trouve que les B to C et les showrooms en automobile en Côte d’Ivoire ou en Afrique se font uniquement chez les concessionnaires. Il faut donc que les Ivoiriens prennent connaissance de ce qu’ils ont comme concessionnaires et leurs produits dans un salon où tout le monde peut venir regarder, observer les nouveautés, au lieu d’aller toujours regarder les parcs d’occasions ou les parcs informels.

A quoi les Ivoiriens doivent-il s’attendre à un salon de l’automobile à Abidjan ?

Ils doivent s’attendre à tout. On vient au Salon automobile d’Abidjan pour découvrir, apprendre, comprendre les nouvelles technologies, connaître la comparaison des prix, la différence technique et la différence des options entre pays importateurs de voitures. On vient aussi pour apprécier pour le plaisir des yeux. Ça fait évent (événement, Ndlr). C’est pour cela qu’il y a le salon automobile de Genève, de Paris, de Tokyo, de Chine. Ce sont des évents importants. Ça fait un effet avec les constructeurs qui vont pousser les concessionnaires à présenter les produits pour que les gens aient l’information sur tout ce qui se passe dans le secteur automobile formel. Les Ivoiriens ignorent beaucoup de choses en matière de qualité automobile. Le Salon automobile d’Abidjan veut se positionner comme le salon éducatif qui va donner aux Ivoiriens la chance de faire des comparaisons en termes de marques, de qualité : par exemple, ils sauront ce que c’est qu’une Range Rover, une Porche une Nissan, etc. Ils découvriront d’autres voitures de marques chinoises… Les Chinois sont bien partis pour être les premiers dans les voitures électriques. C’est donc important que les Ivoiriens viennent apprendre à ce salon beaucoup d’informations.

Est-ce que le marché de l’automobile en Côte d’Ivoire connaît une dynamique ? A-t-il quelque chose à proposer ?

Le marché est bien dynamique, mais pas bien réglementé. Nous travaillons dans ce sens avec le gouvernement et particulièrement le ministre des Transports, M. Amadou Koné qui a bien compris le besoin de réglementer le secteur comme c’était par le passé. On l’a dit, dans les années 80, on vendait 23 000 véhicules neufs alors que la population n’atteignait même pas 15 millions. Aujourd’hui, on a une population d’environ 25 millions. Et c’est là qu’on vend 15 000 voitures neuves maximum à travers le Gipame, mais aussi, en dehors du Gipame parce qu’il existe des particuliers qui importent des voitures neuves et qui les vendent en dehors du Gipame puisque n’étant pas formels. Au Gipame, nous sommes 22 concessionnaires. Depuis mon arrivée à la tête de la faîtière, j’en ai fait entrer cinq. Et nous travaillons à faire venir d’autres. Il y a plusieurs marques chinoises qui commencent à être appréciées sur le marché. On devrait donc s’attendre à une dizaine de nouveaux concessionnaires au Gipame. Cela va faire monter la concurrence et les prix des véhicules vont baisser. Maintenant, il faut aussi que le gouvernement travaille avec les banques de sorte à garantir l’accès au crédit automobile à des taux réduits comme cela se fait ailleurs.

C’est quand même surprenant d’entendre parler de vente informelle de véhicules neufs dans une filière a priori structurée.

Exact. C’est un débat mais c’est en même temps un combat que nous menons. Les ventes informelles sont toutes les ventes de véhicules neufs que vous voyez dans les parcs automobiles aux coins de rue, les voitures neuves exposées au soleil pendant 365 jours. Les voitures ne sont pas importées et conservées dans de meilleures conditions. Ces opérateurs qui évoluent dans l’informel importent via des circuits illicites. Nous demandons au gouvernement, à travers le ministère des Transports, à l’administration fiscale, de réglementer le secteur. On ne peut pas permettre à des gens de faire le commerce de voitures avec une simple patente ou sous le simple régime synthétique. Une seule voiture vendue, c’est au moins 10 à 20 millions de fcfa. Si tu vends 10 voitures, c’est au moins 50 millions de chiffre d’affaires. L’Etat perd suffisamment en terme de Tva. Ces personnes n’ont pas de garage, ne paient pas de Tva, ne sont soumises à aucune forme de facturation, et n’accordent pas de garantie aux consommateurs. Au bout du compte, c’est la population qui prend les coups quand ça ne va pas. Parce que le vendeur n’a aucune garantie du constructeur automobile. Il faut que l’Etat réglemente le secteur. Et c’est facile à faire parce que les voitures ne se cachent pas dans un appartement pour être vendues. On les voit exposées partout dans la rue. L’administration doit se donner les moyens de récupérer des recettes fiscales importantes. Quant à la population, il faut savoir qu’elle est prête à payer, même cher, si elle a la garantie que le produit est de qualité avec tous les services qui vont avec. Des vendeurs informels dans les parcs ne peuvent pas donner de telles assurances. Il y a à mettre de l’ordre dans notre milieu. C’est dans ce sens que nous travaillons avec le ministère des Transports. Les réformes à mettre en œuvre nous permettrons de parvenir à faire immatriculer les véhicules en 48 heures maximum.

Pour poursuivre la croissance au niveau des ventes des véhicules neufs, vous pensez que les concessionnaires devraient réduire leurs marges ?

Bien sûr, c’est normal. Quand les ventes vont monter à 20 000, tout le monde va se retrouver à baisser sa marge. Parce que vendre 1 000 voitures par an, ce n’est pas comme vendre 200 voitures. Tous les concessionnaires membres du Gipame emploient au minimum 100 personnes dans leur garage. Ils payent une dizaine de commerciaux, une trentaine de personnes dans l’administration, ils investissent dans l’achat des pièces de rechange. Ce sont des milliers d’emplois qui sont créés. Malheureusement, en face, on a des gens qui n’ont aucune charge, qui évoluent comme des démarcheurs et qui nous font la concurrence. Si cela continue, ils vont nous tuer.

Quelles sont les dates à retenir pour le 1er Salon automobile d’Abidjan ?

Les 12 ou 16 décembre 2019 sont les dates qui ont été retenues pour la première édition du Salon automobile d’Abidjan. Ce sera un événement exceptionnel, je le souhaite et c’est ma volonté. Ça fait un an et demi que nous y travaillons.

Source: l’infodrom

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