La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a imposé, ce dimanche 09, des sanctions fermes contre le Mali, suite à la volonté manifeste des autorités de se maintenir au pouvoir. Cette décision a été prise à l’issue du 4ème sommet extraordinaire tenu à Accra, au Ghana, le 9 janvier 2022, sous la présidence de son Excellence.
Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Président de la République du Ghana et Président de l’Autorité de la CEDEAO.
En plus des sanctions maintenues, l’Autorité décide de la fermeture des frontières terrestres et aériennes, la suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et le Mali. Font exception les biens de consommation essentiels, produits pharmaceutiques, fournitures et équipements médicaux, y compris le matériel pour le contrôle du COVID-19, produits pétroliers et l’électricité. A ces sanctions s’ajoutent le gel des avoirs de la République du Mali dans les Banques Centrales et Commerciales de la CEDEAO, la suspension du Mali de toute aide financière des institutions financières de la CEDEAO (BIDC et BOAD).
Le communiqué final produit relève que ces sanctions, d’application immédiate, resteront en vigueur. Leur levée est conditionnée par la finalisation d’un chronogramme acceptable et convenu, avec des progrès satisfaisants réalisés dans la mise en œuvre du chronogramme des élections. Par ailleurs, compte tenu de l’impact potentiellement déstabilisateur sur le Mali et sur la région, créé par cette transition au Mali, l’Autorité décide d’activer immédiatement la Force en attente de la CEDEAO, qui devra être prête à toute éventualité.
Ces sanctions découlent du rapport du Médiateur de la Cedeao pour le Mali, Dr Goodluck Jonathan, ancien Président de la République Fédérale du Nigeria, ainsi que du Mémorandum sur la situation politique au Mali présenté par S.E. Jean-Claude Kassi Brou, Président de la Commission de l’institution.
L’Autorité a salué la qualité des rapports et des recommandations qu’ils contiennent.
L’Autorité, après délibérations, dit avoir constaté avec regret l’échec des autorités de transition à organiser l’élection présidentielle d’ici au 27 février 2022, contrairement à l’accord conclu le 15 septembre 2021 et à l’engagement de la Charte de la transition.
Elle déplore profondément le manque évident et flagrant de volonté politique des autorités de transition. Ce qui a conduit à l’absence de tout progrès tangible dans la préparation des élections, malgré la volonté de la CEDEAO et de tous les partenaires régionaux et internationaux d’accompagner le Mali dans ce processus.
L’Autorité trouve inacceptable la prorogation de la transition.
Ce chronogramme signifie simplement, souligne-t-elle, qu’un gouvernement militaire de transition illégitime prendra le peuple malien en otage, au cours des cinq prochaines années.
L’Autorité réitère son appel aux autorités de transition à se concentrer sur des activités visant à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, voire à reporter les réformes clés aux institutions légitimement élues, à mettre en place après les élections.
Plusieurs chefs d’Etats ont pris part à la session. Il s’agit entre autres de leurs Excellences Patrice Talon du Bénin, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, Adama Barrow de Gambie, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo du Ghana, Umaro Sissoco Embalo de Guinée Bissau, Georges Manneh Weah du Libéria, Mohamed Bazoum du Niger, Macky Sall du Sénégal.
AR