Société

Côte d’Ivoire: Les Docteurs non recrutés manifestent devant la Tour C et exigent la suppression des auditions

Le Collectif du collège des docteurs non recrutés de Côte d’Ivoire n’est pas du tout content. Ses membres ont exprimé leur mécontentement aujourd’hui devant la Tourc C où est logé, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, parce que, selon eux, depuis près de 5 ans, leurs droits sont piétinés et bafoués.

Le Collectif reproche aux autorités ivoiriennes, le non-respect du calendrier de recrutement .

«Il a été institué un calendrier de recrutement des assistants et des attachés de recherches : le mois de mars pour la première session et d’octobre à décembre, pour la seconde session. De sorte à donner une seconde chance aux docteurs qui n’ont pas pu être recruté durant la première session. Ce recrutement, il faut le souligner, était l’affaire du département et donc des UFR (Unités de Formation et de Recherches). Les postulants étaient retenus sur la base de l’ancienneté et du mérite. Cependant, l’arrivée du ministre CISSE BACONGO à la tête de l’Enseignement Supérieur, conduit à des reformes dans le mode de recrutement. Désormais, il devient l’apanage, du seul ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Par conséquent, le calendrier biannuel de recrutement n’est plus respecté. En remplacement, une seule session de recrutement est organisée chaque année, tandis que le nombre de Docteur ne fait que croître », ont expliqué, Dr Dally, Dr Koné et Dr Besson.

Les docteurs non recrutés sont sortis massivement pour dénoncer l’absence de transparence et d’objectivité dans le concours de recrutement.

«Le concours lui-même est un casse-tête pour les postulants, quand on sait le coût onéreux des frais de dossiers et la lourdeur administrative qui l’accompagne (casier judiciaire, extrait de naissance, certificat de nationalité, certificat de non bégaiement propre à chaque structure, l’impression de la thèse et du sous dossier technique etc.). A cela, il faut ajouter la somme 50.000 FCFA verser à chaque université ou structure sollicitée », ont-ils mentionné.

Le Collectif a relevé le manque de transparence au niveau des résultats des auditions affichés par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche technique. Selon eux les résultats ne reflètent pas souvent, ceux transmis par le jury d’audition.

«En effet, des enseignants membres de jury, sont souvent surpris que les postulants méritants, ne figurent pas sur la liste des admis. À ce propos, certains enseignants, qui ont préféré garder l’anonymat, avancent que généralement, les auditions ne sont qu’une façade, qui cache un mal profond et une injustice dans le choix des assistants. Car les résultats de leurs délibérations sont mis de côté, au profit de listes additives, dont on ne connait la provenance. À la vérité, il a été mis en place, un système de pistonnage au profit de protégés, parrainés par une personnalité influente au sommet de l’Etat, au détriment de la grande masse des Docteurs, qui pour la plupart totalisent près de 4 ans, sans être recrutés. Pire, certains de nos collègues qui ont soutenu deux semaines, voire, un mois avant l’ouverture du concours, sont recrutés, parce que bénéficiant de ce même système de parrainage. La normalité aurait voulu qu’on privilégie l’ordre chronologique de soutenance. Au total, comme on peut l’observer, le recrutement des assistants est une véritable farce », s’est justifié, le Collectif.

Ils sont convaincus que si rien n’est fait, les diplômes de Docteurs ne serviront a rien et ils demandent au Président de la république de faire un audit au ministère de l’Enseignement supérieur qui prend en compte les résultats de toutes les auditions sur les 5 dernières années en conformité avec les résultats publiés par le ministère, demandent au Président de la République de recruter le maximum, voire tous les Docteurs pour qu’ils apportent leur savoir et contribuent à l’émergence de la Côte d’Ivoire.

«Chaque Docteur a une spécifié, donc recruter en fonction des spécialités, dans les ministères… Ramener le recrutement aux départements et donc aux UFR pour une question de transparence ; le ministère ne fera que certifier », a ajouté le Collectif.

Il exige, «la suppression pure et nette des auditions car ce n’est pas une soutenance bis et envisage une marche pacifique à la présidence de la république pour traduire de vive voie, les préoccupations de ses membres au Président de la République».

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