Le Centre de Recherche et d’Action sur les Droit Economique Socio et Culturel (CRADESC) en collaboration avec Réseau Ivoirien des Droits de l’Enfant et de la Femme (RIDDEF), la Fondation pour une société juste (FJS) et l’Association de Défense des Droits des Aide-ménagères et Domestiques (ADDAD) à organisé un atelier de validation de l’ÉTUDE SUR LA DOCUMENTATION DES VIOLATIONS DES DROITS DES TRAVAILLEUSES DOMESTIQUES EN COTE D’IVOIRE le jeudi 08 Septembre 2022 à l’hôtel IVOTEL.
Ledit atelier qui s’inscrit dans le cadre des réflexions sur les conditions de vie et de travail des employées domestiques, a été ouvert, par Madame Awa Sylla, représentant la ministre de la femme, de la famille et de l’enfant.
En effet une trentaine de participants venus de plusieurs couches sociales en occurrence les associations d’appui aux travailleuses domestiques ; les syndicats ; les agences de placement ;les travailleuses domestiques ; les organisations de défense des Droits des femmes et des enfants ; les jeunes leaders communautaires ont pris part aux travaux vu l’état des lieux de la situation actuelle.
Madame Chantal Ayemou, Présidente du RIDDEF a rappelé les résultats de l’enquête 2014-2015 effectuée par son organisation. « Sur un échantillon de 557 employés domestiques dans 4 communes du district d’Abidjan, il est ressorti que 22,6 %des jeunes filles employées domestiques ont moins de 18 ans, 95% travaillent plus de 8 heures par jour ;&74 36,8% ne bénéficient pas de jour de congés et de repos ; 26,4% affirment être coupées de leur salaire ».
Le rapport provisoire réalisé sur l’étude de la documentation des violations des droits des travailleuses domestiques en Afrique de l’ouest notamment en Côte d’Ivoire, mali, Burkina Faso, Guinée et Sénégal, met en lumière les insuffisances des cadres juridiques en la matière et évalue également leur niveau d’application.
Selon Ayemou Chantal « assurer une meilleure protection des travailleuses domestiques, à travers des reformes qui encadre le secteur, c’est garantir la stabilité des ménages, renforcer l’autonomisation de la femme et c’est assurer un développement durable pour notre pays », a-t-elle signifié.
Docteure Diallo Fatima Directrice du CRADESC, a quant à elle justifié le choix de la Côte d’Ivoire pour le lancement de cette seconde phase en raison de la situation des travailleuse domestique susmentionnée. « Selon l’OIT, l’Afrique reste le troisième continent dominé par le travail domestique après l’ASI. Pour cette première phase, l’enquête a porté sur 2572 personnes dans cinq pays que sont Côte d’Ivoire, Mali, Burkina Faso, Guinée et Sénégal. Cette année le projet s’étendra à quatre autres pays que sont le Benin, Togo, Gambie et Mauritanie. »
La documentation des violations des DESC des aides domestiques a donné lieu à la rédaction d’un rapport régional qui, non seulement, détermine le cadre juridique régissant le travail domestique mais évalue le niveau d’application effective de ces règles en fonction de la situation des travailleuses domestiques telle qu’elle ressort de l’enquête menée dans les différentes capitales des pays ciblés. La rédaction du rapport régional est suivie de celle spécifique à la Côte d’Ivoire, dans l’optique de donner des orientations ciblées et efficaces pour une plus grande effectivité des textes juridiques régissant les droits des travailleuses domestiques.
Cette étude a eu le mérite d’associer la recherche à l’action mais aussi de combler le gap en termes d’évidences dans le secteur de l’emploi domestique. En outre, les recommandations issues de cette étude constituent un levier puissant pour faire le plaidoyer nécessaire pour une meilleure protection des droits des travailleurs/travailleuses domestiques.
LeMentor