Le président américain se serait fait piéger par des jeunes qui auraient réservé en masse des places pour son meeting de Tulsa, dans l’Oklahoma, sans venir, laissant vides des centaines de sièges. Ils s’étaient mobilisés sur des réseaux sociaux dits “alternatifs”.
On connaît TikTok, cette application d’origine chinoise qui permet d’enregistrer des petites vidéos où l’on danse en faisant du play-back sur des paroles de chansons. Mais connaissez-vous “AltTikTok” ? Comme son nom l’indique, c’est une sorte de TikTok alternatif, appelé également “Elite TikTok” ou “Gay TikTok”, car il rassemble surtout des membres de la communauté LGBTQ.
Sur Alt TikTok, on se moque des gens qui sont sur TikTok et on va encore plus loin dans l’outrance. On aime faire des blagues. En plus, cela devient de plus en plus politique. Selon le site américain Mashable “AltTikTok rejette les tendances dominantes au profit de l’humour surréaliste et de l’esthétique alternative. Façonné par les dragues de la culture emo et la forte influence dadaïste de ses prédécesseurs millénaires, AltTikTok incarne tout ce qui est queer.”
Grande maîtrise des algorithmes
On ne va pas sur AltTikTok, c’est AltTikTok qui vient à nous par la magie des algorithmes. En fait, il ne s’agit pas d’un réseau au sens technique du terme, mais juste d’un sous-ensemble d’utilisateurs de la plateforme chinoise. Plus on regarde des vidéos “AltTikTok” et plus on est exposé à des vidéos du même genre qui apparaissent sur la timeline. D’ailleurs, les jeunes qui seraient à l’origine du canular contre Donald Trump connaissent très bien le fonctionnement des algorithmes. Ils ont fait disparaître rapidement leurs vidéos pour éviter d’être repérés par les membres de l’équipe de campagne du président.
Ce phénomène révèle plusieurs choses sur l’usage des réseaux sociaux. D’abord, cela montre que ces réseaux, qui représentent déjà une forme de culture parallèle par rapport aux médias classiques, se font eux-mêmes dépasser par d’autres sous-réseaux plus outranciers. Cela dit, ce n’est pas très nouveau car il y a déjà eu, par le passé, des tendances baptisées “Weird Twitter” ou “Weird Facebook”, un peu similaires.
En revanche, ce qui est étonnant, c’est que même l’équipe de Donald Trump, qui semblait pourtant avoir une totale maîtrise de ces outils, se “fait avoir” par des petits jeunes, qui visiblement les maîtrisent encore mieux.
Gerard legrand