Le jeudi 16 avril 2020 est prévue une rencontre de crise entre les grosses têtes du rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et pour la paix (RHDP) pour selon certaines sources mettre l’un des leurs, Albert Mabri Toikeusse, devant ses responsabilités et l’amener à dire de façon claire et sans ambages s’il fait encore partie de l’aventure.
Dans le cas contraire, ses alliés ne prendront pas de gants pour lui montrer la porte de sortie sans oublier au passage de lui prendre le tabouret du ministère de l’enseignement supérieur qu’il occupe grâce à la tunique Rhdp.
Certains vont même jusqu’à lui prédire des jours sombres en cas de « désertion » et n’hésitent pas à brandir des ennuis judiciaires. Tant que le député de Zouhan hounien est dans le bon camp, il bénéficie du parapluie atomique. Par contre s’il se hasarde à entonner une autre chanson il rejoindra son allié sénoufo, Soro Guillaume, qui en dépit de tout le boucan sur les réseaux sociaux sait bien qu’une belle chambre tout confort l’attend à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) dès qu’il se décidera à revenir humer l’air d’Abidjan.
L’aventure RHDP a débuté au plus fort de la rébellion ivoirienne de 2002. Le 18 mai 2005 la coalition est officiellement créée en France, poussant le cœur de l’opposition contre Laurent Gbagbo à s’unir pour parler d’une seule voix mais surtout pour chasser le fils de Mama du palais présidentiel qu’il occupait selon eux à la suite d’un malentendu, une grosse erreur de casting.
Anaky Kobenan et Henri Konan Bédié ont depuis quitté le quatuor qui avait fini par conquérir le pouvoir en 2011 et qui s’est maintenant mué en duo Guéiste-Alassaniste, une idylle qui tangue depuis belle lurette en raison de la poussée hégémonique des uns et la volonté d’affirmation de la personnalité des autres.
Considéré comme en difficulté et au bord de la disgrâce, Albert Mabri Toikeusse après avoir encaissé l’upercut de ses détracteurs lors du dernier conseil politique du Rhdp voit en cette « convocation » de jeudi une véritable bouée de sauvetage, une bouffée d’oxygène, disons-le une victoire.
Monsieur le Président (Alassane Ouattara), vous êtes le fils d’Houphouët-Boigny. Et Houphouët nous a enseigné que tout ce qui peut opposer les Hommes fini toujours par le dialogue, et il recommandait que nous fassions usage du dialogue pour éviter que ces situations surviennent ou s’aggravent. J’ai souhaité que nous puissions au moyen du dialogue faire en sorte que si l’option que vous avez choisi pour la suite pour que nous ayons en équipe l’occasion de poursuivre votre mission , était l’option du consensus, alors que nous nous appuyions sur les enseignements d’Houphouët, du dialogue pour que nous puissions mobiliser toutes les forces autour de l’ambition de continuer à apporter le développement et la paix à la Côte d’Ivoire. Nous souhaitons dans ce cadre-là pouvoir apporter toute notre contribution. Mas monsieur le Président je souhaite vivement que ce moyen du dialogue soit utilisé par vous et par les uns et les autres afin que les engagements que nous prendrons ne soient pas des engagements d’une heure, des engagements qui ne porteront pas, des engagements qui ne sont pas accompagnés de mobilisation. Nous souhaitons que nous ayons l’occasion de dialoguer, de poursuivre dans ce sens-là pour que ce pays qui a besoin de rassemblement ait l’occasion de rassurer les uns et les autres…Ma culture, ce que je suis ,moi Mabri, c’est d’être un homme de conviction, je préfère dire les choses que je pense quand j’en ai l’occasion plutôt que de les taire. Donc monsieur le Président faîtes comme Houphouët-Boigny qui est votre père, continuez donc dans le dialogue à rassembler au sein du RHDP, à rassembler autour du grand projet de nous mettre en équipe après vous et que dans ce sens-là la Côte d’Ivoire triomphe et que nous ayons l’occasion de poursuivre victorieusement le travail que vous avez bien commencé.
Le dialogue tant réclamé par l’héritier politique de Robert Guéi, nourrit au biberon du bon ton, sous l’inspiration de l’houphouétisme vrai, va donc s’ouvrir , loin des regards indiscrets et avec à la table les vrais décideurs, les propriétaires du RHDP. D’aucuns diront que ce fin tacticien met juste la pression pour obtenir une grosse part du gâteau, d’autres encore arguent qu’il ne pourrait avoir le cran à même de faire passer sa vision et se pliera sans broncher face au diktat du président du parti, Alassane Ouattara. Mais toujours est-il que les échanges de jeudi vont se tenir sans les applaudisseurs de service et les griots programmés pour chanter les louanges d’un choix préétabli.
Mieux, jeudi il n’y aura point d’effet de surprise et de fait accompli. L’actuel ministre de l’enseignement supérieur aura donc la latitude d’abattre ses cartes et présenter ses arguments qui feront de lui le cheval gagnant du Rhdp et pas son patron Amadou Gon Coulibaly dont la pré-campagne tarde à décoller en raison non seulement de l’actualité du coronavirus mais bien plus d’attaques subites fusant de toutes parts.
K.A