Société

AILV plaide pour une protection spécifique des « Tanties bagages », ces petites porteuses de charges des marchés.

La salle de conférence de la PFG, sise à la riviéra 3 cité Allabra, a abrité, les 10 et 11 aout 2022, un atelier de présentation des résultats de l’étude diagnostique sur les « Tanties bagages », ces porteuses de charges des marchés, communément appelées ainsi.

L’étude a été réalisée par l’Association Internationale de Lutte contre les Violences (AILV) dans les marchés de Koumassi, Port-Bouet, Abobo et Adjamé, en vue d’un plaidoyer en faveur des petites porteuses de charges, auprès des autorités administratives, politiques et législatives, a indiqué Carine Assamoi, la présidente de cette organisation.

Elle s’inscrit dans le cadre du Projet intitulé « TANTIES BAGAGES » qui n’est autre qu’une campagne de plaidoyer pour protéger les droits des filles, promouvoir la santé, les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles dans les marchés d’Abidjan. Et financé par le partenaire Urgent Action Fund Africa (UAFA).

Il s’agit, à en croire Carine Assamoi, de présenter la situation réelle des porteuses de charges desdits marchés, pour la plupart des mineures, à travers les chiffres.

Ces filles, fuyant la pauvreté, le mariage précoce ou la maltraitance, sont nombreuses dans les marchés de la capitale économique du pays. Dans ces marchés, des cas d’abus sexuels et les abandons de jeunes filles suite à des grossesses sont souvent rapportés.

Sans surveillance et livrées à elles-mêmes, ces fillettes et jeunes filles à peine sorties de l’adolescence, deviennent souvent la proie de prédateurs sexuels.

A en croire Mme Louise Yao-Klaourou, spécialiste des questions de Genre et des Droits de santé sexuelle et reproductive, l’étude a porté sur un échantillon de 962 filles enquêtées et révèle que celles-ci sont victimes de quatre type de VBG. Notamment le Déni de ressource (11% à koumassi ; 17% à abobo ; 31% à adjamé et 41% à port bouet), la Violence sexuelle (18% à koumassi ; 25% à abobo ; 24% à adjamé et 33% à port bouet), la Violence physique (31% à koumassi ; 25% à abobo ; 15% à adjamé et 29% à port bouet) et la Violence domestique (19% à koumassi ; 23% à abobo ; 34% à adjamé et 24% à port bouet).

Dans certains marchés, des jeunes filles y abandonnent des nouveaux nés, d’autres s’y refugient avec leurs enfants. Ces mères précoces, par manque d’instruction sur leur sexualité et leurs droits, sont totalement démunies, stigmatisées et souvent rejetées par leur famille.

D’où l’urgence de sortir ces filles, de la précarité et de la vulnérabilité en leur apportant une protection spécifique.

Notons que des communications d’experts, des travaux de groupes et en plénière ont meublé les deux jours d’échanges et de discussion.

« Au sortir de ces échanges, nous comptons faire des propositions concrètes et consignées dans un document de plaidoyer à présenter à nos autorités administratives, politiques et pourquoi pas législatives », a indiqué Carine Assamoi, la première responsable de l’AILV, qui envisage le rapprochement des services de santé sexuelle et de la reproduction des femmes et filles des marchés.

Augustin Tapé, journaliste sensible au genre et aux Droits humains

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