DECLARATION LIMINAIRE
LES FAITS
Le lundi 17 février 2020, les groupements politiques EDS, CDRP, FPI/AFD, LMP et l’URD, ont répondu à la salle B de la primature, à une invitation à eux faite par le Ministre de l’administration du Territoire et de la décentralisation, à l’effet de valider le rapport final de la deuxième phase du dialogue sur le code électoral, pour des élections justes, transparentes, crédibles et démocratiques.
Ces discussions, menées avec l’ensemble des partis et groupements politiques, les organisations de la société civile invités et le Gouvernement, se sont déroulées les 15, 22 et 30 janvier et 6 février 2020.
A l’ouverture de la séance, Monsieur le Premier Ministre a sacrifié à la tradition, en adressant ses salutations aux organisations présentes. Au nom du Gouvernement, il s’est ensuite félicité, tant de l’atmosphère cordiale, que de la réelle implication de tous les acteurs dans lesdites discussions. Il a poursuivi son propos en indiquant que ces discussions ont permis de parvenir à des points d’accord, des points de convergence possible et des points de désaccord. Il a achevé son intervention en indiquant qu’il rendrait compte des résultats actuels de ces discussions au chef de l’Etat.
Contrairement aux termes de l’invitation qui leur avait été faite, ainsi contre toute attente et, au grand étonnement des organisations politiques, de la société civile et des organes de la presse nationale et internationale présents, Monsieur le premier Ministre a prononcé la clôture de cette session du Dialogue politique.
NOTRE ANALYSE
Face à ces faits, les plateformes politiques EDS, CDRP, LMP, FPI/AFD et l’URD, qui ont tenu à prouver tout au long du dialogue politique, leur bonne volonté et leur désir de parvenir à des résultats tangibles, au bénéfice de la Nation ivoirienne, restent interloqué. Aussi, voudraient-ils saisir l’occasion de la présente conférence de presse, pour marquer leur incrédulité, leur grande déception mais aussi leur totale désapprobation.
Par un tel comportement, le Gouvernement confirme son manque de considération pour les organisations politiques nationales, l’ensemble des acteurs de la vie sociopolitique et pour la presse nationale et internationale.
Ce comportement reste tout à fait conforme à la propension du Gouvernement à diriger ce pays par l’exclusion et un autoritarisme exacerbé. Il confirme par ailleurs, le peu de cas qu’il fait de la nécessité pour notre Pays la Côte d’Ivoire dont l’image et le prestige sont aujourd’hui sérieusement ternis, de retrouver les ressources idoines à sa restauration sociopolitique, économique, une paix sociale durable et son rayonnement d’antan.
En effet, alors que tous les acteurs politiques se sont engagés en cette année électorale, à offrir à notre pays les conditions les meilleures, pour la normalisation de la vie sociopolitique nationale, par des élections justes, transparentes et crédibles, le Gouvernement, a interrompu d’une manière brutale, inattendue et unilatérale la deuxième phase des discussions politiques sur le code électoral. Ces faits qui interviennent après le triste épisode de la Commission Electorale déséquilibrée, installée dans les conditions que l’on sait au mois de juillet 2019, confirment la volonté du Pouvoir, d’opérer un passage en force, dans le processus électoral qui est ouvert.
En tout état de cause, EDS, CDRP, LMP, FPI/AFD et l’URD, qui se sont toujours mobilisés pour défendre les intérêts des populations et qui se sont toujours inscrits sans calcul, dans la défense des intérêts de la démocratie véritable, de l’Etat de droit et pour des élections transparentes et équitables, déplorent et dénoncent avec force l’interruption incompréhensible et inacceptable desdites discussions.
PERSPECTIVES
Les organisations politiques EDS, CDRP, LMP, FPI/AFD et l’URD, devant ces faits inédits, voudraient prendre à témoin l’opinion nationale et internationale, sur l’impasse grave à laquelle nous conduit la décision du Premier Ministre.
Devant cette impasse, nous appelons tous les ivoiriens et les observateurs de la vie sociopolitique nationale, à constater que le Gouvernement qui avait la charge de conduire ces discussions, a échoué dans sa mission. C’est pourquoi, aux yeux de tous les acteurs, il n’est plus guère et en aucune manière, qualifié pour poursuivre ou reprendre lesdites discussions.
C’est le lieu pour nos organisations EDS, CDRP, LMP, AFD et l’URD, de réaffirmer leur détermination à s’inscrire résolument dans un dialogue politique sincère, en vue de redonner une espérance aux populations ivoiriennes, permettre à notre Pays la Côte d’Ivoire, de renouer avec la normalité constitutionnelle et des élections justes équitables et crédibles, pour construire une paix durable, la réconciliation nationale et le retour à une prospérité économique et sociale partagée.
Au terme de notre propos, nos organisations EDS, CDRP, LMP, FPI/AFD et l’URD réitèrent leur engagement sans faille pour la discussion et le dialogue. Toutefois le chef de l’Etat, désormais directement interpelé par la situation inattendue, grave et urgente qui se présente, accepte de prendre la mesure des périls qui menacent notre pays et décide de relancer ces discussions, dans un cadre rénové, consensuelle, inclusif et crédible, au regard de l’intérêt supérieur bien compris de la Côte d’Ivoire.
Je vous remercie.
Fait à Abidjan, le 18 février 2020