<< la situation est alarmante ! >>, a interpellé, le coordonnateur général de l’inspection de l’éducation National, Ibrahima Kourouma, sur les cas de fraudes constatées lors des examens à grand tirage. C’était au cours d’un point de presse, le mercredi 28 Août 2019 au Plateau.
Ibrahima Kourouma a déclaré que la fraude a atteint des proportions inquiétantes lors des examens scolaires à grand tirage, au vu du nombres élevée de copies frauduleuses et des méthodes et moyens employées par les fraudeurs.
Lors de ce point de presse, il a précisé que << Cette année, la fraude a pris une ampleur singulière avec l’usage massif des smartphones. Une forme particulièrement élaborée est apparue avec la constitution de groupes logés sur les réseaux sociaux. Les administrateurs de ces groupes proposent leurs services à coups de slogans publicitaires aux candidats qu’ils se vantent d’amener au succès sans aucune peine. Ceux qui (candidats ou parents de candidats) adhèrent à leur offre, reçoivent sur leur smartphone, un protocole et un code d’accès à une plateforme informatique qui est supposée leur délivrer les corrigés des épreuves en temps réel, le moment venu >>.
Ibrahima Kourouma a déclaré en outre que << les faits de fraude, passent de l’acte isolé à des opérations de grande ampleur perpétrées au sein de groupes bien organisés, dotés de moyens technologiques conséquents dans le but d’accéder aux épreuves d’examen dès leur lancement, de les traiter et d’en faire un commerce >>.
En 2017, 208 cas de fraudes sur 242 908 candidats au Baccalauréat ont été constaté. En 2018, ce sont 1516 cas de fraudes qui ont été identifiés sur 256 452 candidats. Cette année 2019, on enregistre 6 250 cas de présomption de fraudes pour 273 342 candidats. Ce qui engendre un taux de fraude de 0.1% en 2017 à 2.3% en 2019.
Une situation alarmante dont, le coordonnateur général a exprimé son désarroi.
<< Cette évolution est d’autant plus préoccupante que ces actes de fraudes sont soutenus par des stratégies bien élaborées et réalisés quelquefois dans une atmosphère de violence et de terreur dans certains Centres d’examen et sur leurs gestionnaires >> a indiqué Ibrahima Kourouma.
Ibrahima Kourouma indique que les sanctions que les fraudeurs encourent se situent à deux niveaux, à savoir, l’expulsion du candidat de la salle de composition, l’ajournement du candidat par le jury de délibérations, la confirmation de l’ajournement par la CND assortie de mesures complémentaires si les faits sont établis.
Mais << pour la présente session, la Commission Nationale de Discipline n’ayant pas encore siégé, les mesures prises à l’encontre des candidats et des acteurs n’ont pas encore acquis autorité de la chose jugée >> a-t-il souligné.
Pour finir, Ibrahima Kourouma exhorte les acteurs du système éducatif à combattre la fraude et la tricherie qui selon lui << si l’on n’y prend garde et si l’on n’y met pas un coup d’arrêt, de gangréner la société tout entière. Car, que peut-on attendre d’un citoyen appelé à un emploi, à quelque niveau que ce soit, s’il ne doit sa position qu’à la fraude et à la tricherie ?. Les quelques parents qui s’associent à cette entreprise de contournement malhonnête des difficultés, devraient comprendre que, loin de rendre service à leurs enfants, ils les exposent plutôt à un avenir de médiocrité et à un échec social >>, et de renchérit << nous ne sanctionnons donc pas pour sanctionner >>.
Ce point de presse fait suite, à une marche que les parents d’élèves ayant la mention fraude sur leurs collantes, ont tentés d’initier pour avoir une réponse à leur interrogations sur les fraudes constatées.
Le point de presse a été marqué par l’absence notable de la Fédération Estudiantine Scolaires de Côte d’Ivoire (FESCI).
ADj