La phase cinq du dialogue politique, débutée le 16 décembre 2021, a pris fin ce vendredi 04 mars, à la primature sise à Abidjan Plateau. Les assises ont abouti à une douzaine de recommandations majeures, qui ont fait l’objet d’un rapport final, fruit d’un accord entre les différentes parties.
Dans le souci d’aider à la consolidation d’un climat apaisé dans le pays, il a été spécifiquement question de l’engagement des acteurs politiques à se départir de la violence comme mode d’accession au pouvoir, du retour de tous les exilés politiques. Ces dispositions prévoient le retour à un paiement plus régulier de la subvention aux partis et groupements politiques, la transmission au Cabinet du Premier Ministre la liste des personnalités dont les comptes seraient encore gelés.
Au titre de la réconciliation nationale, les parties ont convenu de la mise en place d’un processus de réparation et d’indemnisation des victimes de la crise post-électorale de 2020. Sans oublier la poursuite du renforcement de la culture démocratique et du civisme au sein de la société ivoirienne. A ceux-là s’ajoute la vulgarisation des modes alternatifs de règlement des conflits, en impliquant notamment les chefs coutumiers, les guides religieux et les organisations de la société civile.
Concernant le cadre juridique et institutionnel des élections, il a décidé du réaménagement de la Commission électorale indépendante (CEI), incluant surtout tous les principaux partis, de la conduite de réflexions sur le processus de découpage électoral. Les parties se sont également accordées sur la révision annuelle de la liste électorale, le réexamen du mécanisme de financement des candidats et du remboursement des frais de campagne à l’élection présidentielle.
Il est prévu la mise en place d’un cadre de suivi de ces recommandations, sous l’autorité du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Vagondo Diomandé, dont la mission sera conduite sur la base du document de travail.
Par contre, il n’y a pas eu de consensus sur les prisonniers des crises de 2010 et 2020, ou sur l’élargissement de l’amnistie de 2018 notamment à Laurent Gbagbo ou Charles Blé Goudé. D’autres points, âprement discutés lors des débats, singulièrement la liberté de manifester, l’indépendance de la justice demeurent des préoccupations. Tandis que la question liée à la limitation de l’âge des candidats à la présidentielle pourrait faire l’objet d’un débat lors de la prochaine session parlementaire.
Se félicitant au terme de la rencontre, le Premier ministre Patrick Achi a confié que ce rapport consensuel « augure pour notre pays d’un avenir dans lequel la démocratie sera encore plus renforcée, mais surtout où la stabilité et la paix durable sont un fait incontestable. Il faut en féliciter les acteurs politiques, ceux de la société civile et tous les Ivoiriens ».
Pour Georges Armand Ouégnin, vice-président du parti de Laurent Gbagbo, le PPA-CI, « les discussions ont été relativement houleuses ». Mais, l’essentiel, ils se sont « entendus sur certains points ». Poursuivant, il a fait savoir qu’« on ne peut pas s’entendre sur tous les points, mais on essaye de trouver des solutions », donc repart « avec un sentiment qu’il y a eu quelques avancées »
« Nous nous sommes félicités de la qualité du contact que nous avons eu avec le Gouvernement. Il y a eu beaucoup de transparence et de bonne volonté. Nous pensons que cette volonté va impulser la volonté de construire ensemble. Nous n’avons pas d’à priori, mais nous restons confiants », a confié pour sa part le vice-président du PDCI, Niamkey Koffi.
Ce rapport final a été signé par 21 partis politiques et 26 organisations de la société civile, y compris les représentants du Gouvernement.
A R