L’effondrement d’un immeuble de type R+4, survenu dans la nuit de dimanche 06 au lundi 07 mars, a fait cinq morts et 15 blessés. L’incident, qui s’est produit à Angré 8ème tranche, dans la commune de Cocody, Abidjan, serait dû au non-respect par le propriétaire des normes en matière de construction.
A l’heure actuelle, « nous avons extrait de l’effondrement partiel de l’immeuble, avec l’affaissement total des 1er et 2ème niveaux, 37 personnes dont cinq morts (deux adultes et deux enfants, avec un autre qui se trouverait sous les décombres), 17 ne présentant aucune lésion particulière et 15 blessés légers que nous avons évacués aux CHU d’Angré et Cocody et dans une clinique privée de la place », a déploré le Colonel Issa Sako du Groupement des Sapeurs-pompiers militaires de l’Indénié sis à Adjamé.
« Nos équipes ont été alertées ce lundi 7 mars, à 00h26, s’agissant de l’effondrement d’un immeuble à quatre niveaux, à Cocody Angré 8ème tranche, au quartier CGK », a situé le Colonel Sako. Les recherches étant en cours, le bilan définitif sera connu une fois « le déblai de toute la zone sera terminé », a-t-il fait savoir.
« Nous étions en train de dormir. Et aux environs de 00h, nous avons entendu un bruit assourdissant. Quand je me suis réveillé, j’ai compris, tout de suite, qu’il s’agissait d’un effondrement. Ayant pris mon téléphone, j’ai ouvert la porte et j’ai sauté dans un grand trou ouvert pour descendre à l’étage intérieur pour m’en sortir », a relaté un habitant de l’immeuble, Zibo Dieudonné.
La plupart des autres en ont fait de même pour se sauver, a-t-il confié, précisant que ceux qui sont surtout au rez-de-chaussée n’ont pas eu cette chance. Il s’exprimait à la suite du Président des bénévoles des premiers secours, Hassan Hayek, venu avec son équipe pour aider à sauver des vies.
Alertées, « les équipes de secours sont venues en grand nombre. Mais l’outil nécessaire pour pouvoir évacuer et faire ce qu’il fallait n’était pas là. On avait besoin d’une pelleteuse. Pour ça, on a fait le tour d’Abidjan, Cocody Angré, Adjamé, jusqu’à 5h du matin, pour se retrouver à Koumassi », a dénoncé M. Hassan Hayek.
« Je pense qu’à un moment donné, il faut équiper les équipes de secours, notamment les sapeurs-pompiers du nécessaire, ne serait-ce que leur pourvoir une pelleteuse, un caterpillar, une chargeuse et tout ce qui va avec », a suggéré le président des bénévoles des premiers secours.
Il a appelé les autorités à plus d’engagement, dans le contrôle et le suivi des travaux de construction des immeubles en Côte d’Ivoire.
Le Premier ministre Patrick Achi et le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Koné, étaient présents sur les lieux. Ils ont dit être venus apporter le soutien moral et financier du Président Alassane Ouattara et de l’ensemble du Gouvernement aux familles éplorées.
Après avoir annoncé la pris en charge des victimes, ils ont notifié que le propriétaire de l’immeuble, clairement identifié, répondra de ses actes devant les tribunaux compétents. Face à ces événements tragiques, ont-ils poursuivi, le Gouvernement a pris des mesures, dans le sens d’amener tous les opérateurs immobiliers à se conformer aux lois en vigueur.
Au-delà, les entreprises et administrations en charge de la mise en œuvre de la réglementation seront spécialement interpellées, ont insisté les émissaires du Gouvernement, soulignant que des mesures administratives seront également prises contre ces structures. Avant d’inviter les maîtres d’ouvrage au sens de la responsabilité et du civisme.
Ils se sont exprimés en présence de Mathieu Katcha, représentant le Maire Jean Marc YACE en déplacement. Venu constater l’ampleur de l’incident, M. Katcha a informé que la municipalité a mis à la disposition des équipes de secours une pelleteuse et une chargeuse, en vue de déblayer et avoir accès au bâtiment, pour sauver des vies si possible.
En 2021, il y a eu 51 démolitions d’immeubles ne respectant pas les normes en matière de construction. En 2022, le ministère de tutelle en a déjà démoli cinq. Les effondrements d’immeubles sont devenus légion en Côte d’Ivoire depuis quelques années. Avant le drame du quartier CGK, il y a eu des cas qui se sont produits à la Riviera, Cocody, à Treichville, Koumassi et à Bouaké.
A R