Agriculture

SARA 2019 : quelle place pour l’agriculture biologique?

En Côte d’Ivoire, le Salon de l’agriculture et des ressources animales, le Sara, vient de s’achever à Abidjan. Placé sous le signe de la transition agro-écologique et de méthodes plus respectueuses de l’environnement, ce salon, le plus important d’Afrique de l’Ouest, essaie de mettre en avant des bonnes pratiques. Mais la transition écologique est encore loin d’être dans les mœurs.

Dans les allées du salon, les stands sur la culture de la noix de cajou, de l’hévéa ou de l’huile de palme se succèdent. Un mot d’ordre cette année : la transition agro-écologique.

Dienegou Konde Touré, commissaire générale de l’organisation du SARA : « On a compris aujourd’hui que nous ne devons pas faire l’erreur qu’ont fait les pays occidentaux en utilisant ces produits de façon pas très contrôlée. En tout cas, nous allons dans ce sens pour pouvoir protéger notre environnement et avoir une agriculture beaucoup plus durable. » Et ça passe par quoi ? « Ça passe par l’utilisation contrôlée des pesticides, par la maîtrise de l’eau, par la mécanisation, par l’amélioration des variétés agricoles. »

Dans un stand proche, le Dr Koffi Okona, chercheur en biotechnologie au Centre national de recherche agronomique vante les semences qu’il développe en laboratoire. « Nous ne recommandons pas les pesticides, mais il peut y avoir des conditions où le producteur se retrouve obligé d’utiliser des pesticides, mais sinon au CNRA, on donne le matériel végétal génétiquement au point. De telle sorte que si les conditions sont réunies, le producteur n’a pas besoin d’utiliser de pesticides. »

Mais du côté du Conseil café cacao, si plusieurs programmes en agroforesterie sont en cours, on n’imagine pas une culture du cacao sans utilisation d’intrants chimiques comme l’explique Arnaud Koffi, du service de la communication du CCC. « Ce qu’il faut comprendre dans la culture du cacao, c’est qu’à un certain moment, il y a des insectes qui détruisent soit les chérelles, soit les cabosses qui sont en train d’arriver à maturité. Est-ce qu’on traite pour avoir du cacao de qualité qui sortira de cette production ou on laisse les insectes qui détruisent complètement les plantations. Qu’est-ce qu’on en fait ? Faut traiter ou ne pas traiter ? »

Si aujourd’hui les chiffres concernant l’utilisation de pesticides sont difficilement accessibles, la législation ivoirienne reste souple quant à l’utilisation d’intrants.

Kouamé Kan

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