Des agents des forces de l’ordre devant la residence d’Henri Konan Bédié depuis le mardi 3 novembre 2020.
Alors qu’ils partaient à la résidence d’Henri Konan Bédié ce matin, les chefs centraux des communautés Baoulés des communes du district d’Abidjan ont été refoulés par la police. Ils se sont alors retrouvés à Yopougon pour voir l’attitude à tenir.
Nanan Dibi Yao, chef central de ces chefs du district d’Abidjan a expliqué les faits en Baoulé et son conseiller Honoré N’Goran Kouamé a fait la traduction.
« Depuis plus de 4 jours, nous avons appris que le président Bédié est assigné à résidence, et qu’il ne pouvait pas sortir. Donc eux en tant que chefs, que doivent-ils faire après avoir appris la nouvelle? La meilleure façon est de se rendre à la source pour savoir ce qu’il se passe. Est-ce que c’est vrai? Est-ce que c’est faux? C’est comme ça qu’eux tous, tous les chefs centraux d’Abidjan se sont déplacés pour aller chez le président Bédié. Et ils ont été surpris qu’au niveau de l’Église Saint Jean , les forces de l’ordre leur dusent qu’ils ne pouvaient pas avoir accès au président Bédié. Ils ont dit, ” S’il y a un problème, nous, en tant que chefs, il est important qu’on se déplace pour savoir ce qu’il en est”. Ils ont été surpris que les policiers leur demandent de quitter les lieux. Alors que dans une Nation, quand il y a problème, ce sont les chefs traditionnels, garants de la tradition, garants des us et coutumes,qui sont appelés à prôner la paix, à permettre une réconciliation. La preuve, le président Alassane Ouattara a toujours donné une place à la chefferie traditionnelle. Ils ont donc été surpris qu’on les chasse, qu’on les renvoit. Jusque- là, il ne savent pas ce qu’il se passe et il est important qu’on porte ça à la connaissance de tout un chacun afin que chacun sache. Les policiers nous demandent d’adresser un courrier au ministre de la sécurité avant de pouvoir rencontrer le président Bedié. Les chefs sont allés, pas pour aggraver la situation mais bien au contraire,pour apporter leur contribution afin que le pays retrouve la paix ».
C’est depuis le mardi 3 novembre qu’un blocus a été imposé à la résidence d’Henri Konan Bédié et chez d’autres leaders de l’opposition. Certains ont été arrêtés. Ces actes interviennent après un scrutin présidentiel organisé le 31 octobre dans une atmosphère de tension politique et sécuritaire.
L’opposition l’a boycotté et reconnaît plus Alassane Ouattara comme président parceque, selon elle son mandat est terminé.
L’opposition dit non seulement sa candidature est anticonstitutionnelle mais aussi parcequ’il n’y a pas eu d’élection réelle.
L’opposition estime que le taux de participation à ce scrutin n’a pas dépassé les 10 % là où la Commission électorale a parlé de 53,90 %. Le lundi 2 novembre, l’opposition a créé un Conseil National de Transition(CNT) présidé par Henri Konan Bédié. C’est la cause immédiate des mouvements des forces de sécurité et des poursuites initiées par la justice.
Dan Opéli