D’intenses pluies et la crue de l’Oubangui ont provoqué des inondations exceptionnelles en Centrafrique. Au moins 28 000 personnes se sont retrouvées sans abri. Un drame humanitaire de plus dans ce pays pauvre, en proie à une guerre civile.
La conjonction de pluies exceptionnelles et incessantes depuis une semaine et de la crue décennale de l’Oubangui et ses affluents a provoqué des inondations inédites en Centrafrique. Au moins 28 000 personnes se sont retrouvées sans abri dans ce pays extrêmement pauvre d’Afrique centrale.
“Il y a beaucoup de maisons détruites et de quartiers sous l’eau”, a assuré à l’AFP le pasteur Antoine Mbaobogo, président de la Croix-Rouge centrafricaine.
Dans la capitale, Bangui, qui compte environ un million d’habitants, des quartiers entiers se sont transformés en véritables marécages, témoigne un journaliste de l’AFP. Des maisons en terre ont littéralement fondu sous les eaux et les taxis ont fait place aux pirogues pour transporter les gens à certains endroits.
“Aujourd’hui, notre pays, pas seulement la ville de Bangui, fait face à une grande catastrophe naturelle”, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui, dans une allocution télévisée lundi soir. “La rivière Oubangui est sortie de son lit, les rivières qui vont s’y jeter ne peuvent plus le faire, cela crée un phénomène de débordement intense”, a-t-il expliqué.
Manque d’eau potable et risque d’épidémies
Tous les dix ans, l’Oubangui, la principale rivière du pays, connaît une crue majeure. En 1999, les inondations avaient déjà provoqué d’importants dégâts. Aujourd’hui, le phénomène a été encore aggravé par des précipitations exceptionnelles pour cette saison – en durée comme en ampleur.
“Cela s’ajoute à la grande pauvreté de nos concitoyens”, estime Antoine Mbaobogo. La Centrafrique, ravagée par la guerre civile depuis qu’une coalition de groupes rebelles a renversé le régime du président François Bozizé en 2013, est déjà l’un des pays les plus pauvres au monde. Et plus du quart des 4,7 millions de Centrafricains ont déjà été forcés de quitter leurs domiciles en raison de la guerre civile. Plus des deux tiers du territoire sont contrôlés par des groupes armés rebelles qui combattent les forces gouvernementales ou s’affrontent entre eux.
À Bangui, les arrondissements situés sur les berges de l’Oubangui ont été particulièrement touchés. “L’eau potable manque. Il y a des problèmes de latrines, de moustiques, de froid et des risques d’épidémie telles que le choléra”, a averti Ange-Maxime Kazagui. “Nous n’avons pas de structure pour accueillir les gens, mais nous attendons que les ONG nous proposent des tentes, des abris, afin de sécuriser les personnes”, a ajouté le porte-parole du gouvernement.
Avec AFP