Joe Biden continue de détricoter les mesures prises par son prédécesseur. Comme chaque jour depuis le début de la semaine, le président américain a signé, jeudi 28 janvier, plusieurs décrets. Il s’agissait cette fois de remettre en place le dispositif de couverture maladie voté sous le mandat de Barack Obama, et en partie démantelé par Donald Trump.
« La meilleure façon de décrire ce que je fais, c’est de réparer les dégâts causés par Trump », lâche Joe Biden en signant deux décrets. Donald Trump n’est pas parvenu à faire annuler la loi sur la santé adoptée sous Obama mais il a passé quatre ans à l’écorner par une série de décrets. Et c’est par le même moyen que Joe Biden restaure le système qu’il avait contribué à élaborer en tant que vice-président.
« Il n’y a rien de nouveau que nous faisons ici, à part restaurer la loi sur la réforme de la santé et rétablir la couverture maladie telles qu’elles étaient avant que Trump ne devienne président. Les changements qu’il a opérés par décrets ont rendu plus inaccessibles, plus chers et plus difficiles pour les gens de se qualifier pour l’un ou l’autre de ces systèmes », explique le président américain.
Joe Biden veut inciter les Américains à souscrire à une assurance maladie. Comme sous Obama, une campagne financée par des fonds fédéraux sera lancée en ce sens. Obtenir une couverture pour ses soins de santé est crucial en temps de pandémie, a expliqué le président.
Révoquer les règles limitant l’accès à l’avortement
Joe Biden révoquera également la règle interdisant à l’État américain de financer des ONG étrangères offrant des services d’avortement, a annoncé la Maison Blanche.
Le nouveau président des États-Unis signera un décret pour abolir cette règle, un marqueur politique fort depuis des décennies. Instaurée par l’administration républicaine de Ronald Reagan, elle a été annulée par chaque président démocrate et remise en vigueur par chaque républicain.
Baptisée « la politique de Mexico City », elle interdit aux États-Unis de financer toute ONG dès qu’elle offre, ne serait-ce que des conseils sur l’avortement, même si elle finance cette partie de ses activités avec d’autres fonds.
Joe Biden va également ordonner au ministère de la Santé « de prendre des actions immédiates pour considérer s’il doit revenir sur des régulations » portant sur les centres de planning familial aux États-Unis.
Le gouvernement de Donald Trump a interdit aux organisations offrant ces services gynécologiques de proposer des avortements à leurs patientes, sous peine de perdre leurs financements.
La puissante organisation Planned Parenthood, qui gère de nombreuses cliniques pratiquant des interruptions volontaires de grossesse (IVG) mais aussi des dépistages du cancer du sein, par exemple, a, depuis, dû renoncer aux fonds fédéraux.
Une marche virtuelle des opposants à l’IVG
L’avortement est légal aux États-Unis depuis une décision historique de la Cour suprême en 1973, mais divise encore fortement la population américaine, avec une opposition toujours très vive notamment dans les milieux religieux.
Comme chaque année autour de la date anniversaire de l’arrêt Roe V. Wade, les opposants à l’avortement ont prévu de se faire entendre ce vendredi. Mais, pandémie oblige, leur « marche » sera virtuelle contrairement à celle de l’an dernier à laquelle avait participé Donald Trump.
Son successeur, Joe Biden, est un fervent catholique, mais il soutient le droit des femmes à choisir si elles veulent poursuivre leur grossesse.
rfi