Afrique

Ghana: les bureaux de vote ont ouvert pour le double scrutin présidentiel et législatif

Plus de 17 millions d’électeurs sont attendus aux urnes ce lundi 7 décembre. Ils doivent élire leurs 275 députés et leur président. Pour la magistrature suprême, douze candidats sont en lice, dont le chef de l’État sortant, Nana Akufo-Addo, qui brigue un deuxième mandat. Un premier incident a été signalé dans la banlieue de Accra.

Avec notre envoyée spéciale et notre correspondante à Accra, Christina Okello et Marine Jeannin

Dès la mi-journée, un cas de violence a été signalé par la police et la Codéo (une coalition d’observateurs locaux) : des types dans un landcruiser noir, à Kasoa, ont tiré sur la voiture de deux membres du NDC, le parti du candidat John Dramani Mahamat. Quatre personnes ont été blessées, y compris un journaliste. Les assaillants ont pris la fuite et sont recherchés par la police.

La journée avait plutôt commencé dans le calme. Si d’habitude, la queue étaient visibles très tôt devant les bureaux de vote ghanéens pour avoir une chance de pouvoir glisser son bulletin dans l’urne avant d’aller au travail. Ce n’était pas forcément le cas cette année. Le président Nana Akufo-Addo a décrété un jour férié ce lundi : les électeurs ont donc toute la journée pour se rendre aux urnes.

Dans le quartier populaire de James Town, les bureaux de vote ont ouvert leurs portes comme prévu et les électeurs étaient déjà au rendez-vous. Dans la file d’attente, un homme fait part de sa fierté d’être Ghanéen. Il dit avoir voté ce lundi pour l’avenir du Ghana, un pays qui n’a pas connu d’instabilité politique depuis plus de 20 ans, contrairement à d’autres pays africains. L’ambiance est plutôt une ambiance de fête : les gens sont heureux d’être là, heureux d’être en quelque sorte les champions de la démocratie dans le continent africain, et ils sont bien déterminés en fait à faire en sorte que les élections se passent dans le calme.

À Nima, un autre quartier de la capitale, populaire et très peuplé, on croise des bureaux de vote presque tous les 50 mètres. Malgré des files d’attente assez longues, tout se passe dans le calme. 

Les habitants de Nima sont très fiers que les élections au Ghana se déroulent en général de manière pacifique. Ils revendiquent d’être un modèle démocratique pour l’Afrique de l’Ouest. Le quartier est favorable à l’opposition, mais on voit des drapeaux du parti présidentiel, ou des gens qui portent des T-shirts à l’effigie de Nana Akufo-Addo et cela ne crée aucune tension.

Dans une ville en proche banlieue d’Accra, qui s’appelle Ashaliy Botwi, il y a un peu plus d’affluence qu’ailleurs. Une centaine de personnes font la queue devant un bureau de vote, beaucoup de femmes en hijab, car c’est un quartier avec une forte communauté musulmane. Les gens patientent, parapluie à la main pour se protéger du soleil, car le temps aujourd’hui est caniculaire, mais cela n’a pas découragé des gens comme Prince Boakye de venir voter. Et peu importe si le choix est le même qu’en 2016 et 2012, il prend. Cet électeur ghanéen nous a dit avoir été séduit par le programme des candidats plutôt que leurs personnalités, notamment celui du président sortant Nana Akufo-Addo de répandre le pays des industries pour booster l’emploi.

Des résultats attendus en 24 heures
Vendredi dernier, le président sortant et son rival John Mahama ont même signé un pacte de paix pour inciter leurs partisans à éviter toute violence. Jeudi soir, Nana Akufo-Addo s’est adressé à la nation une dernière fois pour prévenir toute velléité de violence. Près de 40 000 observateurs locaux et internationaux ont été déployés sur tout le territoire pour veiller au bon déroulement du scrutin. Des forces de sécurité sont déployées et des voitures de police circulent d’un bureau à l’autre.

Le grand changement cette année, c’est le système de transmission des résultats désormais décentralisé. Autrement dit, les 275 districts électoraux enverront les résultats à 16 régions, nouvellement créées, qui transmettront ensuite les résultats à la Commission électorale à Accra. Le but est de gagner du temps et de permettre à la Commission électorale d’annoncer sous 24 heures la procuration des résultats.

Autre changement, les résultats ne seront plus transmis par voie électronique. Tout sera compté à la main. En 2016, les machines n’avaient pas fonctionné.

GHANA

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