Le Premier ministre Hassan Diab a brossé un tableau très sombre de la situation économique et financière, s’engageant cependant à lancer un vaste plan de réformes pour redresser le pays. Mais la presse est divisée aussi bien sur la pertinence de l’annonce du défaut de paiement de la dette que sur les mesures qui doivent suivre.
Le quoditien Al-Akhbar, proche du Hezbollah, souligne que Hassan Diab est le premier responsable libanais à oser décrire la situation économique et financière catastrophique sans l’embellir. Après cet état des lieux sans fioritures, l’heure est aux solutions, mais celles-ci ne peuvent aboutir sans soutien de la part de ceux qui ont nommé le Premier ministre, à savoir le Hezbollah, le mouvement chiite Amal et le Courant patriotique libre chrétien, proche du président de la République. Mais le journal révèle que ces trois forces politiques restent très prudentes vis-à-vis de Hassan Diab et de son équipe.
Le journal souligne que le gouvernement semble avoir écarté l’option d’un recours aux recettes du Fonds monétaire international (FMI) pour tenter de régler la crise. Une décision qui pourrait avoir des « répercussions négatives », selon Al-Liwaa, proche de l’Arabie saoudite.
Le quotidien francophone L’Orient-Le Jour estime que le discours de Hassan Diab, qu’il qualifie de « vaguement technique et sélectivement politique », a laissé beaucoup de Libanais sur leur faim et alimenté en eux la peur d’un avenir incertain.
Le quotidien centriste Al Joumhouria croit savoir que Hassan Diab a annulé tous ses rendez-vous ce lundi pour se consacrer au peaufinage du plan de sauvetage sur le long terme du Liban, qu’il a promis de lancer parallèlement à la suspension du remboursement de la dette publique.
Selon Georges Corm, ancien ministre des Finances du Liban, un plan de sauvetage financier du Fonds monétaire international paraît inévitable. Pour ce professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth, afin d’obtenir une telle aide, le Liban devra lutter contre le marasme économique qui entrave sa stabilité et croissance.
Le Premier ministre a déjà prévu un plan de restructuration du secteur public, qui est beaucoup trop important par rapport à l’économie, et où de nombreuses administrations vont être fermées. Je peux donner un exemple qui n’est pas qu’anecdotique : nous avons toujours un Office des chemins de fer au Liban, alors que depuis quarante ans, nous n’avons plus de chemins de fer.