Au cours d’une rencontre avec une délégation du PDCI-RDA le 5 mai 2019, qui s’est tenue à sa résidence de Daoukro, le Président Henri Konan Bédié a tenu des propos qui ont été qualifiés ce jour d’« extrêmement grave » par les autorités du pays.
« … on fait venir des étrangers armés qui sont stationnés maintenant dans beaucoup de villages. (…) il faut simplement que nous soyons conscients, car le moment venu, nous agirons, pour empêcher ce hold-up sur la Côte d’Ivoire, sous le couvert de l’orpaillage. (…) d’autres ont fait venir clandestinement (…) surtout dans la commune d’Abobo ; les gens rentrent, on leur fait faire des papiers (…) nous avons fait venir des étrangers dans nos plantations de café, de cacao ; et ensuite, les gens se sont installés à leur propre compte, et aujourd’hui, ils agressent les planteurs ivoiriens et se disputent même la propriété des terres (… ) il faut que nous réagissions pour que les Ivoiriens ne soient pas étrangers chez eux, car actuellement on fait en sorte que l’Ivoirien soit étranger chez lui. Mais les Ivoiriens n’accepteront jamais cela… , » a déclaré le Président du PDCI-RDA comme hier relevé par KOACI à travers un article qui révélera au grand jour cette affaire ayant d’une part ouvert à nombre commentaires avant de pousser les autorités du pays à réagir.
Dans un communiqué transmis, le Porte-parole du Gouvernement estime que ces propos, «d’une extrême gravité, appelant à la haine de l’étranger, sont de nature à mettre en péril, au-delà de la paix et de la cohésion sociale, l’unité nationale et la stabilité du pays. »
Sidi Tiémoko Touré soutient que cette déclaration «intervient à un moment où plusieurs localités du pays sont secouées par des violences intercommunautaires qui se sont soldées par des morts, des blessés, des dégâts matériels importants, ainsi que par des déplacements de populations en détresse humanitaire. »
Le Gouvernement rappelle que «l’instrumentalisation de la haine de l’étranger par le Président Henri Konan BEDIE et les dérives qui en ont résulté ont été à la base des différentes crises que notre pays a connues depuis le décès du Président Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, en décembre 1993. »
Enfin, il explique condamner cette sortie «qui n’honore pas son auteur qui ne doit pas méconnaître les obligations liées à son statut et rappelle à tous que le racisme, la xénophobie, le tribalisme et la discrimination raciale ou religieuse sont constitutifs d’infractions prévues et punies par la loi pénale.»
Source: KOACI