Les Ivoiriens sont formidables ! Une fois de plus, ils viennent de le démontrer. Ils ont montré aux yeux du monde entier qu’au-delà du langage politique qui est souventes fois source de divergence, ils peuvent adopter un autre langage plus convergent et rassembleur.
Le traditionnel derby Asec-Africa, des noms des deux plus anciens clubs de football de la Côte d’Ivoire a été le prétexte, au cours de la semaine écoulée, pour qu’ensemble, ils s’accordent sur le sport et mettent, un tant soit peu, en berne leurs clivages politiques.
La toile a été alors inondée par les défis que chaque supporter se lançait. Un pugilat empreint de démonstration de la suprématie de chaque formation. A la clef, des railleries et des quolibets de part et d’autre. Mais, à aucun moment, la violence verbale n’a été mise en avant par qui que soit.
Le ton est resté ainsi jusqu’au samedi au stade Félix Houphouët-Boigny, où les deux équipes avaient pris rendez-vous dans le cadre de la 11e journée du championnat. Les supporters qui avaient perdu l’habitude des stades, avaient pris d’assaut les gradins du ‘’Félicia’’. Parmi eux, des personnalités de hauts rangs dont des membres du gouvernement venus encourager leur club respectif.
Le fairplay a prévalu tout le long du match remporté de haute lutte par la formation de l’Africa Sports d’Abidjan, au grand dam des supporters de l’Asec Mimosas qui avaient vite fait de vendre moins cher la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Même après la rencontre, l’esprit fairplay a continué de planer dans le stade et sur les réseaux sociaux.
Ce beau tableau sportif offert, le temps d’une semaine est celui dont rêve l’ensemble des Ivoiriens, à l’orée de l’année 2020 que certains annoncent comme apocalyptique, du fait de l’élection présidentielle d’octobre prochain. Ce tableau mérite plutôt d’être entretenu par les différentes chapelles politiques.
Ce qui passe, bien entendu, par le bon ton et la courtoisie envers les uns et les autres. Il leur revient de faire mentir les oiseaux de mauvais augure et préserver l’ensemble des populations d’une autre crise qui, certainement viendrait détruire les prouesses économiques réalisées au cours de ces dernières années.
Plus que jamais, les Ivoiriens ont besoin d’entendre un autre son de cloche que celui auquel les ont habitués certains hommes politiques en manque de projets de société rassurants et d’internautes prophètes du mal.
Kossonou Paulin