La pression exercée par l’opération « Barkhane » et les armées de la région a contenu les groupes islamistes, mais le danger reste présent depuis l’attaque de Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire, en 2016.
Analyse: Lorsque, le dimanche 13 mars 2016, un petit commando de trois hommes sema la mort sur la plage de Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire, aucun observateur de la région n’exprima la moindre surprise. L’attaque, où tombèrent dix-neuf personnes sous les rafales des séides d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), sonnait comme la chronique d’un drame annoncé.
Imparable et inéluctable. Quelques semaines auparavant, un diplomate français en poste dans la région assurait : « La question n’est pas de savoir s’il y aura un jour un attentat en Côte d’Ivoire ou au Sénégal mais quand il y en aura un dans ces pays. »
Trois ans plus tard, la prédiction s’est en partie réalisée. L’attaque annoncée a bien eu lieu, mais les Etats côtiers d’Afrique de l’Ouest, sur une ligne allant du Sénégal au Bénin, n’ont pas pour autant été happés dans un enchaînement d’attentats. Du fait, notamment, de la pression exercée par les 4 500 soldats de l’opération « Barkhane » et par les armées de la région, les groupes djihadistes, qui se sont développés dans le nord du Mali, ont étendu leurs actions au centre de ce pays, au Niger et au Burkina Faso, mais font aussi planer une menace constante et diffuse sur les pays du golfe de Guinée.
Aucun autre attentat depuis Grand-Bassam n’a visé la Côte d’Ivoire, mais le risque est désormais intégré au quotidien de nombre d’Ivoiriens.
Même si ces mesures sont davantage destinées à rassurer les clients qu’à empêcher une attaque par des candidats au suicide, il est aujourd’hui impossible de pénétrer dans un centre commercial d’Abidjan sans se soumettre aux contrôles des vigiles.
Source: Le Monde