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MALI : LE DEPLOIEMENT DU GROUPE WAGNER SUSCITE LA REACTION DES PAYS OCCIDENTAUX

Un collectif de quinze pays occidentaux a dénoncé, ce jeudi 23 décembre, le déploiement des forces paramilitaires du groupe Wagner russe au Mali. Cette récrimination de la coalition contre ces mercenaires russes a été faite à travers un communiqué conjoint.
Ces partenaires internationaux engagés dans la lutte anti-djihadistes au Mali désapprouvent l’appui logistique du Gouvernement russe, en vue du déploiement effectif du groupe Wagner. L’information émane de tous les partenaires mondiaux de Bamako (capitale malienne) impliqués dans la lutte anti-terroriste, rapporte RFI dans son bulletin d’information du vendredi 24 décembre, à 5h30. Précisant que la Russie s’abstient de se prononcer en la matière.
Difficile pour l’instant de déterminer le nombre de cette force privée russe, précise RFI, les preuves de ce déploiement sont diverses. Il est fait état de la présence « d’un camp, fait de tentes et d’Algeco, pouvant accueillir un chiffre significatif de mercenaires, installé en toute urgence à l’aéroport de Bamako ». A cela, s’ajoutent des rotations d’avions de transport militaire russes.
Ces Etats signataires du communiqué « dénoncent le choix des autorités maliennes d’utiliser les maigres ressources du pays pour rémunérer ces mercenaires ». Le Gouvernement français « assure que des géologues russes liés à Wagner sont bien sur place, comme en Centrafrique. Mais depuis quelques jours, les choses s’accélèrent », avec une probable dégradation de la situation humanitaire.
Pourtant, l’assurance de cette présence militaire russe semble source de confusions. « Nous sommes dans le brouillard. Aujourd’hui, les Maliens, de manière générale, et particulièrement la classe politique, nous apprenons ces informations par des communiqués de nos partenaires traditionnels. Maintenant, il faut que nos autorités soient claires sur leurs intentions et qu’elles interagissent avec le peuple au nom duquel elles sont en train d’agir et de prendre des décisions », rapporte la source citant l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, joint au téléphone jeudi.
De son côté, M. Adama Diarra, membre du Conseil national de transition, partisan du retrait français, admoneste ceux qui voient, dans ce recours aux mercenaires russes, un gaspillage des fonds publics. « Nous pensons que la priorité des priorités, c’est d’abord la sécurité, donc aucun montant, aucun milliard, ne saurait prévaloir l’âme des Maliens », relève la radio d’information.
Le groupe Wagner est présent depuis le 22 novembre dernier au Mali. Cette présence se limitait à quelques géologues russes venus estimer les gisements aurifères du pays. Le gouvernement malien n’a pas encore reconnu officiellement la présence de ces mercenaires sur son sol. Ce groupe privé exigerait à la junte au pouvoir cent millions d’euros par an pour intervenir. La somme de 10 millions d’euros mensuels, ainsi que la gestion de certains sites miniers font partie des exigences du groupe Wagner, selon des analystes.
Les pays signataires dudit communiqué sont l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la France dont l’opération Barkhane est en cours de redéploiement, l’Italie, la Lituanie, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Suède, ainsi que le Canada, hors Europe.
AR

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