Le Bureau de coordination des programmes emploi, organe en charge de la gestion fiduciaire des fonds du Pejedec, œuvre pour que les mairies et les régions assurent la continuité des projets.
Au-delà des objectifs d’autonomisation et d’insertion professionnelle des populations cibles, les programmes emploi jeunes en Côte d’Ivoire ont pour enjeu majeur de relever, dans la durée et de façon pérenne, les niveaux de revenu et de vie des bénéficiaires. Il s’agit notamment de faire en sorte qu’à la fin de l’exécution des projets et le retrait des bailleurs et partenaires financiers, un mécanisme de pérennisation prenne le relai. Le postulat de ce dispositif de décentralisation, dit de transfert des compétences aux collectivités territoriales, c’est de préserver sur le long terme les acquis des programmes d’emploi jeune.
C’est dans cette optique que le Bureau de coordination des programmes emploi (Bcpe), organe en charge de la gestion fiduciaire des fonds extérieurs dédiés aux projets, dont le Projet emploi jeune et développement des compétences (Pejedec), le Projet d’insertion socio-économique des populations vulnérables de l’Ouest de la Côte d’Ivoire (Prise) et le C2d-Emploi, a paraphé, en 2017, deux conventions cadres de partenariat avec l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire (Uvicoci) et l’Assemblée des régions et districts de Côte d’Ivoire (Ardci).
L’initiative, au dire d’Hermann Toualy, coordonnateur du Bcpe, « a pour but de matérialiser l’implication des collectivités territoriales dans les activités du Pejedec, d’en faire les maîtres d’ouvrage délégués, notamment pour les travaux à haute intensité de main-d’œuvre (Thimo) ». Les communes et régions parties prenantes des conventions, qui auront acquis l’expertise et la maîtrise des projets au terme de leur mise en œuvre en décembre 2020, pourront en assurer la continuité.
Un taux d’exécution de 122 % pour la phase initiale du Pejedec
La convention qui lie le Bcpe à l’Ardci et à l’Uvicoci est, en effet, un pan de la phase 2 du Pejedec financé par un prêt additionnel de 26 milliards de Fcfa (50 millions de dollars) de la Banque mondiale et visant à améliorer l’accès de 31 500 jeunes à l’emploi et à appuyer la réforme du secteur de la formation professionnelle.
Les travaux à haute intensité de main-d’œuvre sont au cœur des conventions qui lient le Bcpe à l’Ardci et l’Uvicoci. (DR)
Les travaux à haute intensité de main-d’œuvre sont au cœur des conventions qui lient le Bcpe à l’Ardci et l’Uvicoci. (DR)
La phase initiale du Pejedec (2012-2017), financée avec l’appui de la Banque mondiale à hauteur de 50 millions Usd (26 milliards Fcfa), a bénéficié à 33.636 jeunes, soit un taux d’exécution de 122 %. L’objectif initial étant de 27500 jeunes. Le projet a été exécuté à travers divers programmes, tels que des stages pour les primo-demandeurs d’emploi, l’apprentissage, l’entrepreneuriat et les Thimo. C’est au regard de ce succès qu’une phase additionnelle (2015-2020) a été accordée à l’État de Côte d’Ivoire pour un montant de 50 millions de dollars Usd.
Le volet pris en compte par les partenariats susmentionnés porte sur les travaux à haute intensité de main-d’œuvre en milieux périurbain et rural, l’apprentissage agricole et l’entrepreneuriat à travers des incubateurs agricoles, les activités génératrices de revenus (Agr) et les micro et petites entreprises (Mpe).
12 450 jeunes bénéficiaires dans 12 communes
et 10 régionsLes conventions signées avec 12 communes pour un montant total de 1 808 115 000 Fcfa ciblant 4 000 jeunes portent sur les travaux à haute intensité de main-d’œuvre en milieux urbain et périurbain. Les communes concernées sont : Sassandra, Tengrela, Tabou, Bongouanou, Vavoua, Grand-Béréby, Gboguhé, Adzopé, Akoupé, Odienné, Arrah et Bako.
Dix régions et district ont également paraphé des conventions avec le Bcpe. Ce sont l’Agnéby-Tiassa, la Bagoué, le Bélier, le Gbôklè, le Haut-Sassandra, le Kabadougou, la Mé, le Moronou, San Pedro et Yamoussoukro. Il s’agira de mettre en activité 8450 jeunes dans des Thimo en milieu rural, de financer l’entrepreneuriat et l’apprentissage et d’aider au développement des micros et petites entreprises (Mpe) pour un coût global de 3 177 223 000 Fcfa.
L’exécution à l’échelle des villes et régions des projets du Pejedec avec la forte mobilisation des populations cibles démontre, selon Hermann Toualy, l’intérêt que les autorités locales accordent à l’insertion et à l’autonomisation des jeunes, volet essentiel du Programme social du gouvernement (Ps-Gouv 2019-2020). « L’appui de l’Uvicoci aux Thimo urbains se fait sur trois axes principaux. A savoir, faciliter l’exécution des conventions avec les communes, aider à définir les mécanismes de pérennisation des dispositifs du projet et soutenir la mise en place d’une stratégie de capitalisation des acquis », a-t-il mentionné. Avant d’ajouter que ces projets d’autonomisation répondent parfaitement aux aspirations du Président de la République dans le cadre du Ps-Gouv 2019-2020.
A la signature de la convention avec l’Uvicoci, Gilbert Kafana Koné, qui présidait aux destinées de la faîtière, a indiqué que l’un des enjeux du financement additionnel de 50 millions de dollars Us est d’anticiper sur la pérennisation des acquis en impliquant d’office les collectivités territoriales dans la mise en œuvre des activités dédiées. Il a qualifié l’initiative de prometteuse pour la jeunesse ivoirienne qui se veut entreprenante et autonome.
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