Bonne nouvelle pour la filière coton ! Le projet d’appui à la Résilience des systèmes cotonniers du nord de la Côte d’Ivoire (RESCO) a bénéficié d’un financement de 26,2 milliards de FCFA (40 millions d’euros) de la part de l’Agence française de développement (AFD).
Ce financement a fait l’objet de la signature d’une convention de crédit entre ladite agence et l’Etat ivoirien ce jeudi 29 avril 2021 au 20e étage de l’immeuble Sciam au Plateau. Ont pris part à cette signature pour le compte de la Côte d’Ivoire, le ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly, et le ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat, Moussa Sanogo. Quant à la partie française, elle était représentée par le ministre français de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, et le Directeur de l’AFD, Emmanuel Debroise. Etait également présent l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, Christophe Belliard.
Pour le ministre Adama Coulibaly, l’accord du jour vient « renforcer davantage » l’action de la France qui, quarante-huit heures auparavant, a lancé la revue du portefeuille de l’AFD pour le bien-être des populations. Il a ensuite assuré que le gouvernement fera bon usage des ressources qui sont dégagées dans le cadre de cet appui au secteur cotonnier. Outre le coton, a poursuivi le ministre de l’Economie et des Finances, la Côte d’Ivoire travaille à développer les chaînes de valeur dans beaucoup de secteurs et sous-secteurs de l’Agriculture. A ce sujet, il a cité le cacao et l’anacarde notamment.
« Il y a aussi d’autres spéculations sur lesquelles nous travaillons avec l’objectif de faire en sorte que nous créons de la valeur et que cette valeur reste en Côte d’Ivoire pour nous permettre de créer des emplois pour nos jeunes. Plus de 70% de la population a moins de 35 ans au niveau de la Côte d’Ivoire. C’est une population qui est en demande d’emploi. Donc plus on créera de la valeur, plus on pourra donner de l’emploi à ces jeunes. C’est extrêmement important », a ajouté le ministre Adama Coulibaly, tout en saluant la qualité de la coopération entre la France et la Côte d’Ivoire.
Prenant la parole au nom de l’Etat français, le ministre Bruno Le Maire a, pour sa part, indiqué que cette signature est symbolique de ce que la France et la Côte d’Ivoire veulent construire, dans le cadre du partenariat économique et amical entre ces deux pays. A savoir, développer des filières à fortes valeurs ajoutées en Côte d’Ivoire qui soient bénéfiques aux Ivoiriens, à l’économie ivoirienne.
« Nous sommes tous confrontés au même défi : garder la valeur chez nous, pour nos compatriotes, pour nos économies. C’est très bien de produire des matières premières. Mais c’est encore mieux de les transformer et du coup de garder de la valeur chez soi. Et ce projet sur les systèmes cotonniers du nord va permettre justement de créer de la valeur, de participer au développement économique d’une partie du territoire ivoirien », a-t-il renchéri.
Le ministre français de l’Economie, des Finances et de la Relance a, dans la foulée, fait savoir que la France envisage épauler l’Etat ivoirien à se doter d’une industrie agroalimentaire dans le domaine du cacao. Cela, a-t-il signifié, est indispensable pour la Côte d’Ivoire qui veut se protéger de « la fluctuation des cours du cacao dont on sait qu’ils peuvent être très variables ». A l’en croire, va créer des emplois sur le territoire et donnera de la valeur à l’économie ivoirienne. « C’est dans ce cap que nous voulons nous orienter », a-t-il révélé. Non sans affirmer sa foi en un secteur privé dynamique comme socle du développement d’un pays. Le ministre Bruno Le Maire s’est, en outre, dit « très admiratif » du succès économique de la Côte d’Ivoire qui a réussi à maintenir une croissance à 2%, malgré la crise mondiale de 2020 due à la Covid-19.
Précisons enfin que RESCO, placé sous la maîtrise d’ouvrage du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, sera exécuté en partenariat public-privé par INTERCOTON, première interprofession de Côte d’Ivoire, qui cofinance le projet, avec les producteurs, à hauteur de 30%. Il prévoit des infrastructures (routes rurales, équipements de stockage et de transformation), le renforcement de la recherche et du conseil agricole, ainsi que l’appui à la structuration des coopératives et de leurs organisations. Ces actions bénéficieront directement à plus de 120 000 exploitations agricoles et au-delà à l’ensemble des acteurs de la filière.
Le projet RESCO contribuera également à l’adaptation aux effets du changement climatique, par la promotion de l’agroécologie et de la mécanisation, permettant une meilleure maîtrise des aléas du climat.
SOURCE : SERCOM MEF