Ces dernières semaines, le conflit avec les groupes terroristes au Mali s’est intensifié. Le bilan pour l’armée malienne s’est terriblement alourdi. Alors que la montée en puissance des Fama, les forces armées maliennes, sont au cœur de la stratégie sécuritaire française, aujourd’hui certains s’interrogent sur les capacités de ce contingent à assurer sa mission.
« Je vois mon armée et j’ai peur ». C’est devant l’Assemblée nationale, la semaine dernière que le général Dahirou Dembélé, ministre de la Défense malien, fait cette déclaration. Quelques jours plus tôt, les Fama, perdent 43 soldats dans une embuscade à Tabankort, au Nord du Mali.
À la question du député Moussa Diarra, de savoir quel est le problème de fond de l’armée malienne, le ministre répond le « temps ». « En 2012 notre armée était déchiquetée », ajoute-t-il. Mais le temps, le Mali n’en a pas.
« Depuis 2012, les Fama ont fait des progrès », explique Marc André Boisvert, auteur d’une thèse sur l’armée malienne, mais pas assez pour faire la différence sur le terrain. « Aucune armée ne peut se reconstituer en quelques années », poursuit-il.
« Il manque surtout une vraie la volonté politique » déplore un député de l’opposition. « Le pouvoir s’est toujours servi de l’armée pour sa corruption, il y a eu l’affaire des chaussettes surfacturées, celle des hélicoptères cloués au sol, et tant d’autres », se désole-t-il. Aujourd’hui les Fama disposent de 14 000 soldats et ont perdu près de 150 frères d’armes ces deux derniers mois.
Nos militaires n’ont pas de matériel. Les femmes de militaires ne veulent pas que leurs maris partent au Nord, parce que c’est l’abattoir là-bas. Personne ne veut ça.
RFI