En fuite depuis mars dernier, un présumé trafiquant de peaux de panthère a été interpellé le 28 avril 2024 à Soubré, localité située au sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Ce dernier était le présumé fournisseur des deux peaux de panthères saisies en mars dernier lors d’une opération menée à Soubré. L’opération avait conduit à l’arrestation d’un présumé trafiquant de deux peaux de panthères le 7 mars 2024 et l’affaire avait été mise en instruction pour espérer trouver d’éventuels complices.
L’arrestation a été possible grâce au fruit de la collaboration entre l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale Organisée (UCT), la Direction de la zone sud-ouest de l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) et EAGLE-Côte d’Ivoire dont ils ont bénéficié l’assistance technique.
Retranché dans les environs du village Bandikro dans la localité de Soubré, ce présumé trafiquant de peaux de panthères a été cueilli à l’aube du dimanche 28 avril 2024 par les éléments de l’UCT, de l’OIPR, appuyés techniquement par EAGLE-Côte d’Ivoire, une ONG spécialisée dans la lutte contre le trafic des espèces animales sauvages protégées. Il était activement recherché depuis début mars pour son implication dans le trafic de deux peaux de panthère saisies le 7 mars dernier à Soubré lors d’une opération qui avait conduit à l’arrestation d’un présumé trafiquant. L’affaire avait été mise en instruction pour espérer trouver d’éventuels complices.
Nommément cité dans l’affaire, ce dernier avait pris la poudre d’escampette pour se réfugier dans les environs de Bandikro, sa terre de prédilection. D’après les premiers éléments de l’enquête, son mode opératoire consistait à subventionner les chasseurs traditionnels à l’effet de lui fournir les produits d’espèces fauniques rares. Pour le cas espèce, il a échangé des cartouches à des braconniers pour obtenir les deux peaux de panthères à l’effet de les commercialiser dans la ville de Soubré.
Les peaux de panthères provenaient probablement du parc national de Taï, l’un des derniers refuges pour la faune de la région.
Les perquisitions effectuées dans sa maisonnée, ont permis de saisir un fusil de type calibre 12, des cartouches, des morceaux de singes, de ratels, de crocodiles et de Bongo.
Arrêté pour flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation illégale de produits fauniques, le prévenu a été placé dans la foulée en garde à vue au commissariat de Soubré le 29 avril 2024. Après quoi, il a été déféré le vendredi 03 mai 2024 à la Section de Tribunal de Soubré. L’affaire a été mise en procédure de flagrant délit et le suspect a été placé sous mandat de dépôt.
Si le contrebandier est reconnu coupable, il risque une peine de prison allant de 2 à 12 mois assortie d’une amende de 3000 à 300.000 FCFA si l’on se réfère à l’article N°65-255 du 4 août 1965 relatif à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse.
Faut-il, le rappeler, les peaux de panthères saisies appartenaient à deux jeunes panthères qui n’ont pas eu le temps de se reproduire. Ce qui démontre clairement que les trafiquants sont sans scrupules et sont appâtés uniquement par le gain d’argent.
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé la panthère comme quasi menacée en 2008, puis a élevé le classement à espèce vulnérable en 2016. Les principales menaces pesant sur l’espèce sont le trafic pour sa peau et ses os, utilisés en pharmacopée traditionnelle asiatique ainsi que les conflits avec les propriétaires de bétail et la raréfaction de ses proies.
La panthère est protégée au titre de l’annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) depuis juillet 1975, c’est-à-dire que l’exportation d’un spécimen nécessite la délivrance et la présentation préalables d’un permis d’exportation.
En Côte d’Ivoire, la panthère est inscrite à l’annexe I de la loi ivoirienne n°94-442 du 16 août 1994 portant modification de la loi n°65-255 du 04 août 1965 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse. L’animal est intégralement protégé, donc le transport, la capture, la possession, la commercialisation d’un spécimen vivant ou mort est formellement interdit.
SerCom