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Un accord d’indemnisation sans montant trouvé avec Lubrizol à Rouen

Il y a un mois, l’usine Lubrizol à Rouen prenait feu. Plus de 9 000 tonnes de produits en majorité chimiques partaient en fumée. Un accord moral d’indemnisation a été signé par Lubrizol pour lequel le Premier ministre Édouard Philippe se porte garant ce vendredi 25 octobre 2019.

Le Premier ministre Édouard Philippe est venu rencontrer ce vendredi des chefs d’entreprise, des commerçants et des agriculteurs qui ont dû surmonter les conséquences de l’incendie. Et la question des indemnisations a avancé un peu.

La réunion s’est tenue dans la matinée entre l’industriel d’un côté, les commerçants et les agriculteurs de l’autre. Un accord a été signé : tous ceux qui ont subi un préjudice après l’incendie de l’usine seront indemnisés.

Un accord moral pour l’instant. Aucun montant n’a été annoncé. Mais ce n’est pas l’essentiel pour Édouard Philippe : « Lubrizol s’est engagé et je pense que c’est le plus important encore qu’un montant sur le fait que ceux qui ont subi un dommage seront indemnisés. Et donc toute personne qui aura subi un dommage, les agriculteurs qui auront pu l’établir par exemple, pourra émarger à ce fonds d’indemnisation. Je pense que c’est en vérité la grande garantie. »

Le Premier ministre est venu ici pour se porter garant de la promesse de Lubrizol. À la sortie de la réunion, le président des commerçants du centre-ville se disait satisfait de cet engagement même s’il ignore encore quand et de combien il est indemnisé ?

En un mois, les commerçants rouennais ont perdu jusqu’à 30% de leur chiffre d’affaires. Les agriculteurs de la région estiment eux avoir perdu entre 5 et 6 millions d’euros.

Où en est l’enquête ?

Malgré de nombreux examens techniques et auditions, les investigations n’ont pas encore permis de déterminer la localisation précise du départ de l’incendie, a indiqué jeudi 24 octobre le procureur de la République de Paris.

Impossible donc à ce stade de dire si le feu a pris sur le site de Lubrizol ou celui de l’entreprise voisine, Normandie Logistique, qui stockait également des produits Lubrizol, alors que les deux sociétés se renvoient la responsabilité de l’origine du sinistre.

Sans faire de lien avec le départ du feu, le procureur a toutefois signalé avoir versé à l’enquête un rapport d’inspection de la direction régionale de l’environnement qui a relevé plusieurs infractions chez Normandie Logistique : selon le procureur, le procès-verbal vise huit contraventions de 5e classe dont il ne précise pas la nature.

Mais aussi un « délit d’exploitation non conforme d’installation classée, ayant porté une atteinte grave à la santé, la sécurité ou dégradé substantiellement la flore, la faune, la qualité de l’air de l’eau ou du sol ». Mais pour Normandie Logistique, ces infractions, si elles étaient avérées, n’auraient « absolument rien à voir avec le départ de l’incendie ».

De son côté, le PDG de Lubrizol, qui dit s’appuyer sur deux vidéos de surveillance, a affirmé mardi 22 octobre que le feu s’était déclaré en dehors de son usine. Il faudra donc patienter encore pour savoir où le feu a pris et s’il est d’origine accidentelle ou criminelle.

Laurent Dubois

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